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Klub de Lektur
20 novembre 2008

La Recherche ...

Ma première contribution au blog commence par … la Recherche du Temps Perdu. Une redécouverte – je n’ai conservé de la première lecture de mes 16 ans qu’un long et indistinct émerveillement. Renouvelé ! Comment vous le faire partager ?

Commencez par fermer les yeux et plonger très loin dans votre enfance. N’avez-vous pas guetté le moment magique et mystérieux du passage de la veille au sommeil ? N’avez-vous pas décrié l’injustice d’être privé de la présence tutélaire des grandes personnes et sommé d’aller vous coucher ?

Plus proche maintenant, n’avez-vous pas hésité a retourner embrasser votre enfant, partagée entre la compassion et le désir de le faire grandir ?

C’est aussi l’exploration d’un paysage, Combray au printemps, reflet intime du paysage mental de l’auteur.

Pour tout cela, poussez jusqu’a la fin du premier chapitre de Combray qui court de l’heure (ou du malheur) du coucher au miracle de la madeleine, 47 pages dont on peut lire certaines a voix haute, tant la structure est musicales.

Pour illustrer mon propos, je cherche des phrases à vous retranscrire mais j’ai tant de mal. C’est tout organique et vivant. J’essaie …

Le narrateur, entre enfance et adolescence, passe ses étés chez sa tante Léonie a Combray, partage ses après midi entre promenades entre le côté de sombre de Méséglise, ou il croisera la fille de Swann (un très beau texte sur le regard) et celui lumineux de Guermantes, le long d’une rivière.

« Parfois a l’exaltation que me donnait la solitude, s’en ajoutait une autre que je ne savais pas départager nettement, causée par le désir de voir surgir devant moi une paysanne que je pourrais serrer dans mes bras ….Mais ce désir qu’une femme apparût ajoutait pour moi aux charmes de la nature quelque chose de plus exaltant, les charmes de la nature, en retour, élargissant ce que celui de la femme aurait eu de plus restreint. … C’est qu’aussi - comme il arrive dans ces moments de rêveries au milieu  de la nature ou l’action de l’habitude étant suspendue, nos notions abstraites des choses mises de côté, nous croyons d’une foi profonde, a l’originalité, a la vie individuelle du lieu ou nous nous trouvons _ la passante qu’appelait mon désir me semblait être non un exemplaire quelconque de ce type général : la femme  mais un produit nécessaire et naturel de ce sol. »

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Commentaires
L
Du côté de chez Swann .... un grand moment. Je l'ai lu aussi il y a quelques années et j'en garde un souvenir délicat, tout en douceur et subtilité...<br /> Pour les adeptes de Proust, un must : aller au Grand Hotel de Cabourg (où Proust séjourna de nombreux étés), et flaner sur la grande promenade face à la mer : là, de loin en loin, des extraits de son oeuvre, des photos d'époque ont été très bien mis en valeur.<br /> <br /> On se fait plaisir, un petit extrait (d'une correspondance):<br /> <br /> "J'ai rencontré sur la digue de Cabourg Lucy Gérard. C'était un soir ravissant où le coucher du soleil n'avait oublié qu'une couleur : le rose. Or sa robe était toute rose et de très loin mettait sur le ciel orangé la couleur complémentaire du crépuscule. Je suis resté bien longtemps à regarder cette fine tache rose, et je suis rentré, enrhumé, quand je l'ai vue se confondre avec l'horizon à l'extrémité duquel elle fuyait comme une voile enchantée."
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