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Klub de Lektur

16 juin 2009

La théorie des nuages - Stéphane Audeguy

Il est question de nuages,  de l'évolution de la météorologie et surtout de l'histoire de ceux qui l'ont inventée : des histoire imbriquées qui se juxtaposent, se suivent au fil de ce que le couturier Japonais Akira Kumo raconte à sa jeune bibliothécaire Virginie Latour.

Il raconte, elle écoute : et la magie des nuages opère. Elle découvre ces hommes du dix-neuvième siècle qui se sont passionnés pour les nuages, les ont regardés, les ont aimés et disséqués, qu'ils soient scientifiques ou peintres. Et qui y ont consacré leur vie.

Luke Howard, le premier, un quaker, qui va inventer la classification des nuages, puis le peintre Camichaël, d'autres encore, et enfin le fameux Abercrombie qui fit le tour du monde pour écrire un traité, qui s'avérera bien différent de ce que l'on attendait.

Et puis aussi, ce qu'a traversé Akira Kumo :  le Japon d'après la guerre, Hiroshima..

Au milieu, le personnage de Virginie Latour,  au début assez inexistant, et qui doucement va faire sa place dans le monde des nuages.

C'est un livre (un premier roman) passionnant par le foisonnement des personnages, des histoires, mais aussi plein de poésie.

"Akira Kumo l'attendait en  haut. Virginie Latour se demande s'ils ne devraient pas commencer le classement. Mais il semble que le vieil homme ne soit pas pressé. Il a repensé à la question de Virginie Latour. Il souhaite y revenir et compléter sa réponse. Il revient à cette question : est ce que Goethe et Howard se sont rencontrés ? Au sens où on l'entend généralement non. Mais ils ont communié dans l'amour des nuées, et c'est assez. Sinon naturellement, ils sont seuls, comme tout le monde, et  sans doute moins que tout le monde, parce que leurs déserts sont peuplés du travail de leurs jours."

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29 mars 2009

Le Week End - Bernhard Schlink

Pour ma première intervention sur le blog, j'ai choisi de vous parler d'un roman de Bernhard Schlink, Le week-End (édition Gallimard 2008):

Jorg est un ancien terroriste de la Fraction Armée Rouge. Après vingt ans de prison, il est gracié par le président de la République allemande. Sa soeur Christiane décide alors d'organiser pour sa sortie un week-end dans une maison de campagne à l'écart du monde, et notamment des médias, en compagnie d'une dizaine de vieux amis.

Ce huis clos qu'elle avait souhaité calme et empreint de joie à se retrouver, tourne au cauchemard, avec la gène, les remords et les questions de chacun.

Ce roman de Bernhard Schlink traite de la confontration entre le terroriste ex prisonnier et ses anciens amis qui à l'époque partageaient les mêmes idées, mais qui ont fait leur vie à l'encontre de leur idéologie de jeunesse.

Le rythme du roman est malheureusement un peu saccadé. J'ai été un peu déçue, en effet je devais m'attendre à quelque chose de plus prenant compte tenu du sujet, et surtout du fait du souvenir que j'avais gardé de cet auteur après avoir lu précédemment (en 1998...) un autre de ses romans, Le Liseur, que je ne saurai trop vous recommander, et pour lequel je garde toujours à ce jour un excellent souvenir.

22 mars 2009

Arsène Lupin - le bouchon de cristal

Arsène Lupin - le bouchon de cristal

Arsène Lupin, aidé de ses quatre complices, cambriole cette fois ci la villa d’un certain député Daubrecq. Mais un domestique, resté dans la villa, appelle la police et se fait aussitôt tuer par l’un des deux complices. L’affaire tourne au désavantage du célèbre gentleman cambrioleur : deux de ses complices partent, avec son accord, avec le butin, les deux autres se font arrêter par la police et lui-même parvient à s’échapper,    n’emmenant avec lui qu’un simple bouchon de cristal, qui disparaît mystérieusement dès le lendemain matin…

C’est le quatrième Arsène Lupin que j’ai lu (après avoir lu : 813 ; l’aiguille creuse ; les huit coups de l’horloge). Ces quatre polars sont des purs chefs d’œuvre !    

18 mars 2009

Dans la ville des veuves intrépides de James Canon

Voila un livre foisonnant, sympathique, inventif (bon un peu féministe d’accord….), premier roman écrit par un jeune Colombien, qui vit aux Etats-Unis.

C’est l’histoire d’un petit village en Colombie, Mariquita, où les guérilleros ont réquisitionné tous les hommes (enfin, ceux qu’ils n’ont pas assassiné).

Les femmes, ménagères habituées à s’occuper de leur maison, de leurs fils, de leur mari vont se retrouver livrées à elles-mêmes. Il faut survivre sans homme pour cultiver les terres, pour enseigner à l’école ou faire régner la loi…

Après des débuts difficiles, et grâce à quelques meneuses, les femmes commencent à s’organiser : au fur et à mesure le village, laissé à l’abandon, va redevenir prospère, et les femmes qui s’étaient aussi laissé aller à leur malheur vont se reprendre en main.

Elles en profiteront pour, petit à petit, se libérer des anciennes contraintes ….jusqu’à basculer dans une organisation communautaire, la Nouvelle Mariquita, une vraie démocratie participative, sorte de kibboutz à la Colombienne.

Chaque jour, le modèle s’affinera, pour laisser place à plus de liberté (pourquoi s’encombrer de vêtements, qui vieillissent mal ?), plus de sentiments (l’Amour)… et toujours plus de féminité (la mesure du temps se fait sur la base du cycle féminin…).

Les différents épisodes de la vie à Mariquita (souvent hilarants) alternent avec des chapitres très courts qui sont des témoignages masculins (guerilleros ou paramilitaires de droite) sur des scènes souvent tragiques de la guerre civile (l’un raconte comment il a retrouvé le corps de son jeune frère parmi les victimes d’une contre attaque, l’autre le calvaire d’un prisonnier…). Cette alternance, outre de marquer les différences homme-femme, rappellent aussi le destin d’un pays déchirés par les guerres permanentes.

8 février 2009

Tentative d'épuisement d'un lieu parisien de Georges Perec

J’ai lu Tentative d’épuisement d’un lieu parisien de Georges Perec. C’est un texte assez court d’une quarantaine de pages, rien qui ne risque en tout cas d’épuiser le lecteur … Ce texte est paru en 1975 dans le premier numéro de la revue Cause commune. Je l’ai lu dans une chambre d’hôtel à Londres pour prendre plus de recul par rapport à ce lieu parisien, la nostalgie opère mieux à distance. Georges Perec s’est posté pendant trois jours, à l’automne 1974, dans les cafés de la Place Saint Sulpice pour observer et décrire ce qui s’y passait. A vrai dire, il ne s’y passe pas grand-chose. Georges Perec le reconnaît lui-même : « Mon propos a été de décrire ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages. ». Une certaine poésie concrète du temps insignifiant qui passe. Un carrousel, une valse de bus, cars de touristes « Cityrama » ou « Waltz Reisen », voitures auto-école, deux-chevaux vert-pomme, camionnette « Dunod éditeur » et autres véhicules du quartier. Se croisent et se recroisent des gens et des passants, des hommes à pipe et sacoche noire, des grands-mères poussant un landau, un facteur, des livreurs, des écoliers, des élégantes du quartier. Georges Perec pense et classe ce qu’il voit, il inventorie la vie qui défile sous ses yeux, le temps qu’il fait, les nuages qui passent, les cloches de l’église Saint Sulpice qui sonnent, mais alors qu’ici tous ces micro-événements sont aléatoires, ils seront parfaitement organisés et entrecroisés dans La vie mode d’emploi. Restent les souvenirs de ces trois journées passées à observer la Place, installé au Tabac Saint Sulpice ou au Café de la Mairie. Il ne manque peut-être que les nuits, lorsque sur la Place déserte, on n’entend plus que le murmure de la fontaine (à chacun son souvenir des lieux parisiens ...).

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28 janvier 2009

Le Banquier Anarchiste de Fernando Pessoa

J’ai lu Le Banquier anarchiste de Fernando Pessoa, un texte paru à Lisbonne en janvier 1922 dans la revue Contemporanea. Le livre était placé bien en évidence sur le comptoir, près de la caisse, un petit livre - moins d’un centimètre d’épaisseur au jugé – à l’appétissante couverture cartonnée couleur crème, publié par les Editions La Différence (30, rue Ramponeau à Paris). Je ne pouvais pas résister.

Fernando Pessoa, j’ignorais jusqu’à son nom lorsqu’en 1988 j’ai vu le film Nocturne Indien d’Alain Corneau, adaptation du roman d’Antonio Tabucchi. Le narrateur parcourt l’Inde à la recherche de Xavier, son ami, son frère. A Madras, il s’adresse à la Theosophical Society : « Je cherche quelqu’un », dis-je, « il s’appelle Xavier Janata Pinto, il a disparu depuis presque un an mais j’ai de bonnes raisons de croire qu’il était en contact avec la Theosophical Society : voilà pourquoi je suis ici. »

Mon hôte gardait l’immobilité, les yeux clos, et l’espace d’un instant, je crus qu’il s’était endormi. « Etes-vous gnostique ? » me demanda-t-il soudain tout en gardant les yeux fermés.

« Je ne crois pas » dis-je « J’éprouve seulement une certaine curiosité pour ces choses-là. »

Il ouvrit les yeux et me regarda d’un air malicieux, ou ironique. « Jusqu’où vous a mené votre curiosité ?»

« Swedenborg » dis-je, « Schelling, Annie Besant. Annie Besant a été traduite par Fernando Pessoa, un grand poète portugais qui mourut inconnu en 1935. »

« Pessoa », dit-il « en effet. »

Pessoa est né en 1988. Il est considéré aujourd’hui comme le plus grand écrivain de son pays et un auteur majeur de la littérature mondiale. De son retour d’Afrique du Sud, où il a passé son enfance, jusqu’à sa mort, Pessoa n’a plus quitté Lisbonne et a même évolué dans un périmètre très restreint de la ville, dans une étroite portion de terre en bordure du fleuve. Il a beaucoup écrit, des ouvrages de style très varié, de la poésie, du théâtre, des essais, journaux intimes, sous de nombreux pseudonymes. Ce serait bien de le lire. Lire par exemple Le Livre de l’Intranquillité, journal intime que Pessoa a tenu pendant presque toute sa vie en l’attribuant à un modeste employé de bureau de Lisbonne, Bernardo Soares. « Journal de bord du plus immobile des poètes ». A défaut de lire Le Livre de l’intranquillité, j’ai parcouru la postface d’Antonio Tabucchi « Avec ce personnage [Bernardo Soares] dont la condition est tout ce qu’il y a de modeste, mais dont l’âme est immense, la ville de Lisbonne fait une entrée en force dans la littérature de notre siècle. Elle y entre avec le statut particulier de ville-symbole, comme la Prague de Kafka, le Dublin de Joyce et le Buenos-Aires de Borges. Avec Lisbonne, c’est une rue qui entre aussi dans la littérature, la Rua dos Douradores, la rue des Doreurs, dans le centre artisanal et commercial de la ville, où l’on trouve également la rue des Merciers, la rue des Tanneurs et la rue des Cordonniers. Et l’on voit apparaître le bureau d’une firme de tissus où se cache cet écrivain métaphysique qui, sans qu’on sache où ni comment, a dû croiser un jour le Bartleby de Melville. »

28 janvier 2009

Le quatuor d'Alexandrie- Lawrence Durell

En novembre 2008, pour la troisième fois, j'ai lu le Quatuor d’Alexandrie, avec un peu d’appréhension, comme toujours quand on relit un livre pour lequel on a eu un vrai coup de cœur…Il est vrai que la première fois que je l’ai lu, j’avais 12 ans…peut être mes goûts avaient un peu changé.

Mais, une nouvelle fois, le bonheur ….

Justine, d’abord, surtout, le premier volet de ce récit somptueux : l’histoire est difficile à résumer … le chassé croisé amoureux de quatre personnages : le narrateur, jeune professeur anglais, qui vit avec Mélissa, danseuse d’origine Grecque, Justine, femme fatale qui étourdira d’amour le narrateur, et Nessim, le mari de Justine, un riche banquier copte, tout en noblesse et subtilité.

On le comprend bien vite, le vrai personnage central, c’est Alexandrie, une ville d’ombre et de lumière, débridée, aux milles visages, mélange de culture et d’histoire : « Je reviens vers la ville où nos vies se sont mêlées et défaites, la ville qui se servit de nous, la ville dont nous étions la flore, la ville qui jeta en nous des conflits qui étaient les siens, et que nous imaginions être les nôtres ; bien aimée Alexandrie ». Alexandrie est le moteur de la vie des protagonistes.

Le personnage de Justine est tout aussi fascinant que la ville : d’origine juive, elle est belle, d’une beauté ténébreuse. A la fois objet de désir et sujet d’attention de tant d’hommes, elle est indéfinissable et mystérieuse. « Comme tous les êtres amoraux, il y a de la déesse en elle. » dit Cléa, un autre personnage qui prendra de l’importance dans le dernier livre du Quatuor, et qui a eu aussi une aventure avec Justine.

« Justine et sa ville se ressemblent en cela qu'elles sont toutes deux une forte saveur sans avoir un caractère réel. »

Les deux livres suivants du Quatuor, Balthazar et Mountolive sont comme des miroirs, ou plutôt des prismes : c’est la même histoire  mais avec des éclairages différents ; on découvre par exemple qui est véritablement le grand amour de Justine, les raisons de son mariage avec Nessim. Des évènements, restés mystérieux ou déformés par le narrateur dans Justine sont mis en lumière. On découvre aussi d’autres pans de l’histoire : Narouz, le frêre de Nessim, qui va devenir fanatique, Mountolive, le consul anglais, sa liaison avec la mère de Nessim…

Le lecteur se fait balloter d’une version à l’autre et a l’impression de découvrir à chaque fois la «réalité », une réalité bien éphémère.

Cléa, le dernier tome, est la suite des évènements : le retour du narrateur à Alexandrie au miieu de la seconde guerre mondiale. Le rêve est brisée, tout semble plus réel, moins fantasque, et sans doute plus humain….

A lire et déguster !

26 janvier 2009

Katherine Paincol

Allez, j'ose ... vous parler des bestseller de Katherine Paincol : "les yeux jaunes des crocodiles" suivi de "la valse lente des tortues". J'ai lu les deux et je me suis régalée, au moins pour le premier !
Je pense souvent à Joséphine plaquée par son mari, dépréciée par sa fille aînée, rat de bibliothèque, à sa soeur Iris, belle froide, calculatrice mariée au beau Philippe, à Henriette, Marcel & Josianne, la pauvre Mylène qui dépérit en Chine après avoir suivi Antoine en Afrique lui-même dévoré par les crocodiles (bien fait il n'avait qu'à pas quitter Joséphine!). Je me suis attachée à eux et à tous les autres. Que vont-ils devenir ?
J'ai voyagé de courbevoie au 16ème arrondissement en passant par Londres et Deauville; de ma lointaine Californie, c'était bon de humer l'air du métro parisien.
Certes je n'ai guère réfléchi, je ne suis restée béate d'admiration devant aucune tirade mais j'ai retrouvé avec un plaisir que j'ai fait durer plusieurs semaines, mon livre.
Tranches de vie à la française, un brin de thriller policier sur la fin, à conseiller sur une plage, devant un feu de cheminée, à des mamans fatiguées par des petits bébés ...
Promis, maintenant qu'elle fait ses nuits, je vais essayer de m'élever un peu plus pour le prochain !

18 janvier 2009

Choix du prochain livre en vue de notre rencontre du 12 mars

Bonsoir,

J'ai demandé à Pierre de nous conseiller un livre pour notre prochaine rencontre.

Il propose "L'accordeur de pianos" qui est du même auteur que "train de nuit pour Lisbonne" qu'avait amené Nicole la dernière fois.

Voici les références exactes :

auteur: Pascal Mercier

collection: Libella Marin Sill Paris France

Un célèbre ténor est abattu sur la scène de la Scala de Milan. L'assassin est dans la salle. Ses enfants, des jumeaux, Patrice et Patricia regagnent le foyer familial Berlinois afin de comprendre ce qui a pu pousser leur père accordeur de pianos réputé et piètre compositeur d'opéra à commettre cet acte. Lhistoire est racontée à travers la correspondance des jumeaux qui pour vaincre leur désir de s'unir ont fui en des endroits opposés de la planète.

Qu'en pensez-vous ?

A très bientôt

Nadja

7 janvier 2009

"Je m'en vais" de Jean Echenoz

Pour une fois, j’ai décidé de lire du roman français actuel : du roman paru dans les dix dernières années aux Editions de Minuit, genre « il ne se passe rien, je me regarde, je me prépare un café, je réfléchis… ». A ne pas confondre avec d’autres romans où il ne se passe rien non plus (par exemple India Song, d’accord il ne se passe rien, mais c’est tellement beau…).

Enfin, donc, cette fois ci, j’ai choisi « Je m’en vais » de Jean Echenoz.

En résumé, c’est l’histoire d’un homme qui quitte sa femme (« Je m’en vais »), rencontre des filles, les quitte …puis part pour le Pôle Nord pour récupérer dans un bateau coincé dans les glaces, un trésor d'art esquimau...et s’en suit une série de péripéties assez rocambolesques, inspirées parfois du roman d’aventure, ou du policier.

J’avoue que le début m’a laissé un peu sur ma faim (encore une histoire de mec, la quarantaine, qui quitte sa femme, rencontre des filles évidemment jeunes qui s’intéressent à lui, mais lui, rapidement blasé et bla bla bla…).

Mais, l’histoire prend peu à peu corps, le voyage au Pôle Nord a vraiment du piquant, et les séquences à Paris, en plein été m’ont rappelé certains Modiano (en moins poétique, mais en plus drôle).

J’ai apprécié l’écriture légère, un peu décalée et l’humour d’Echenoz.

Bref, c’était bien sympathique et je me suis réconciliée pour un moment (un court moment, car cela se lit en quelques jours) avec ce style de littérature.

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